UZÈS Éclectisme et haut niveau au menu des 53e Nuits musicales d’Uzès
Deja, le principe, « avoir des oeuvres fortes, pouvoir dans une meme programmation contenter des personnes qui decouvrent la musique et leur laisser un grand souvenir, comme les connaisseurs », pose Éric Desnoues, qui insiste sur « des oeuvres toujours servies par des interpretes de haut niveau. »
Huit grandes soirees, du 18 au 30 juillet, composeront cette nouvelle edition des Nuits d’ete, vu que depuis trois ans, le festival se decline aussi hors saison a l’Ombriere. Huit soirees donc, « deux operas, quatre concerts instrumentaux et deux concerts de musique vocale, soit plus de 200 artistes en tout, c’est considerable », presente le directeur, en commençant par les operas.
Les operas
Le festival demarrera le 18 juillet a 21h30 dans la cour du Duche avec « L’enlevement au serail » de Mozart, en version concert. « Cette dimension lyrique est tres importante dans un festival d’envergure », affirme Éric Desnoues. Pas de fosse dans la cour du Duche, « mais une façade extraordinaire », et « un opera presque en version scenique » pour cette reprise exclusive de cet opera par l’Opera royal du chateau de Versailles, excusez du peu. Et il s’agira d’une version traduite en français « avec une traduction d’epoque, c’est un des elements qui m’a decide a faire venir cette production », precise Éric Desnoues.
Le deuxieme opera sera du baroque, avec « Venus et Adonis » de John Blow par le Jeune orchestre baroque europeen, le 20 juillet a 19 heures a l’Ombriere. Un opera joue par des jeunes musiciens de sept nationalites, « une action d’insertion professionnelle », commente le directeur, sachant que sur les plus de 500 demandes de jeunes musiciens, le jury n’en retient que 16, les meilleurs. Bref, des jeunes talentueux pour interpreter ce qui est « le premier opera de l’histoire britannique », rappelle-t-il.
Éric Desnoues est le directeur artistique du festival “Les Nuits musicales d’Uzes” (photo Nuits Musicales d’Uzes - Sebastien Bocos)
Les concerts instrumentaux
Place aux concerts instrumentaux, avec le 19 juillet a 21h30 dans la cour du Duche la symphonie n°7 de Beethoven, « qu’il considerait lui-meme comme une de ses meilleures oeuvres », dixit Éric Desnoues, et le concerto pour piano n°2 d’Hummel, compositeur autrichien du XVIIIe siecle aujourd’hui largement meconnu, « mais qui etait considere a son epoque comme un des meilleurs », rassure Éric Desnoues. Ce concerto l’est aussi, meconnu, et « s’il y a beaucoup d’oeuvres meconnues pour de bonnes raisons, celle-ci l’est pour de tres mauvaises : elle est d’une grande virtuosite, tres bien ecrite », rajoute-il. Le pianiste de renom David Kadouch la sublimera.
Du baroque, avec « Water Music & Fireworks » d’Haendel, « une musique brillante et tr es raffinee », dixit le directeur du festival, ecrite au XVIIIe siecle pour le roi d’Angleterre. L’ensemble Matheus du renomme Jean-Christophe Spinosi sera a l’oeuvre le 22 juillet a 21h30 dans la cour du Duche.
Cote musique de chambre, le Trio Sōra, « un trio exceptionnel, qui vient de remporter de nombreux prix », souligne le directeur, viendra jouer le 25 juillet a 21h30 dans la cour du Duche le Trio opus 100 de Schubert, rendu celebre par le film de Stanley Kubrick « Barry Lyndon », et le Trio n°1 Opus 8 de Brahms, « un equilibre miraculeux entre jeunesse et age mur », commente Éric Desnoues. Le tout joue, entre autres, sur un Stradivarius, ce qui ne gache rien.
Autre genre, le jazz, avec le 30 juillet a 21h30 dans la cour de l’eveche Stefano Di Battista et sa « Dolce vita », des chansons traditionnelles italiennes a la sauce jazz, en cloture de cette edition.
Les concerts vocaux
On voyage aussi avec les concerts vocaux, en Armenie et au Portugal. L’Armenie d’abord, avec « Ararat », une selection d’oeuvres anciennes allant du Xe au XVIIIe siecles par Canticum Novum et Emmanuel Bardon, le 24 juillet a 21h30 a l’Ombriere. « C’est une musique delicate, a la fois sacree et spirituelle », presente le directeur des Nuits.
Le Portugal ensuite, avec le fado de Cristina Branco, « qui a su donner un nouveau souffle au fado, avec un instrumentarium nouveau, comprenant notamment le piano », avance-t-il. Deja passee par les Nuits musicales d’Uzes en 2010, Cristina Branco sera de retour le 28 juillet a 21h30 dans la cour de l’eveche.
Un programme eclectique donc, que les organisateurs ont voulu accessible. Ainsi, « 81 % des places sont a moins de 50 euros, et 26 % entre 18 et 26 euros », pose la directrice adjointe du festival Valerie Faure. Et, pour inciter les jeunes a decouvrir la musique classique, cette annee le festival innove en proposant des places a 10 euros pour les moins de 25 ans, « quelle que soit la categorie », precise-t-elle. En clair : pour 10 euros, vous pouvez vous retrouver en premiere serie. « Et ça permet aussi de ne pas separer les enfants des parents », rajoute Éric Desnoues, qui precise que cette politique tarifaire ambitieuse est « rendue possible grace a nos soutiens », les collectivites et des mecenes prives, dont le petit nouveau de cette annee, Catherine La Bruyere immobilier.
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