Try aGame! sort définitivement gagnant de son procès contre Topi Games

Try aGame! sort définitivement gagnant de son procès contre Topi Games

Suite à une critique concernant le jeu de société One Piece Adventure Island, l’éditeur Topi Games a attaqué en justice un membre de l’équipe de Try aGame! ainsi que l’hébergeur o2switch. Suite à cet épisode judiciaire, nous sommes honorés de vous informer que la décision du Tribunal Judiciaire ayant penché en faveur de la liberté d’expression est désormais définitive. Try aGame! publiait le 26 novembre 2020 une critique du jeu de société One Piece Adventure Island, toujours disponible à cette adresse. On y lit notamment une critique détaillée sur l’équivalent de plusieurs pages émise par son auteur au sujet de ce qu’il considère être un manque d’équilibre ainsi qu’une remarque sur le livret de règles qu’il juge comme étant peu clair et limpide. Suite à cette chronique rédigée avec sérieux et le souci du respect, l’éditeur du jeu Topi Games a rapidement placé l’équipe de Try aGame sous pression. Insultes et menaces se succédèrent ainsi à l’encontre du rédacteur de la critique, et une tierce personne qui s’est présentée comme son intermédiaire s’est même fendue d’une citation de Honoré de Balzac qui annonçait la suite dans des termes pour le moins inquiétants : « J’ai toujours considéré qu’un mauvais arrangement valait mieux qu’un bon procès. » A partir de ce moment, considérant que nous avions apporté tous les éléments d’explications et que les messages injurieux et outranciers ne permettaient pas de critiquer la critique de façon sereine et constructive, nous avons décidé de ne plus répondre aux demandes des représentants de Topi Games qui réclamaient la modification ou la suppression de la critique concernant le jeu de société One Piece Adventure Island. Notons que ces derniers disposaient de la possibilité, offerte par la Loi (article 6 IV LCEN), de demander la publication d’un droit de réponse, ce dont la société Topi Games s’est abstenue pour privilégier d’emblée une regrettable issue contentieuse. Quelques jours plus tard, juste avant Noël, Topi Games engageait une action de mise en demeure suivie quelques semaines plus tard d’une action en justice à l’encontre de l’auteur de la chronique et de notre hébergeur o2switch, sommé de censurer notre article, chose qu’il ne peut faire qu’en suspendant tout notre site dans la mesure où un hébergeur ne peut intervenir à la maille de l’URL. Nous tenons au passage à saluer le professionnalisme de celui-ci qui nous a contacté dès réception de la demande et a souhaité en savoir plus avant de réagir devant cette nouvelle pression de la part de l’éditeur et de ses représentants. Très rapidement, l’hébergeur o2switch a informé la société TopiGames que sa demande était infondée en motivant son refus de ne procéder à la suspension de notre site, et s’est alors positionné à nos côtés et n’a jamais cédé face aux menaces et aux attaques de Topi Games, faisant valoir que la liberté d’expression est une valeur qui leur est chère dès lors qu’elle est exercée de façon mesurée et non outrancière. Leur soutien nous a été très précieux, alors que le coût d’une procédure en justice excédait largement les revenus que nous leur procurons. Se présenter devant un Tribunal de Justice sur le banc des accusés, avec le risque d’être condamné à verser plusieurs dizaines de milliers d’euros, est une expérience que nous aurions bien évitée mais celle-ci fut finalement un passage obligé. Puis, comme nous vous en informions le 7 mai dernier, le Tribunal de Justice de Lyon a rendu son verdict dans une décision solidement motivée et s’est placé en faveur de la liberté d’expression en reconnaissant le caractère argumenté de la critique publiée sur notre site, tryagame.fr. Malheureusement, cette décision en notre faveur ne marquait pas la fin de cette affaire judiciaire. Les représentants de Topi Games refusèrent de céder et firent appel de cette décision. C’est le droit de tout justiciable face à une décision qu’il souhaite contester, mais nous pensions que la décision portant solidement motivée du Tribunal Judiciaire appellerait à la raison. Nous nous demandions alors jusqu’où irait cette affaire judiciaire qui ne relevait pour nous que de la simple liberté d’expression. Le soutien d’une partie de notre communauté s’est alors montré primordial pour nous aider à surmonter ce passage, de même que celui des représentants de l’hébergeur o2switch, là où tant d’autres hébergeurs auraient cédé à la facilité de résilier un contrat pour éviter des frais de justice. Si nous avions bon espoir de sortir de nouveau gagnants de ces poursuites judiciaires, le doute qui subsistait tant que cette affaire n’était pas classée demeurait néanmoins une source d’inquiétude. Ce mois de septembre représente ainsi une forme de libération pour l’équipe, et plus particulièrement pour notre membre auteur de l’article. La cour d’appel n’a en effet pas eu besoin de se prononcer à nouveau sur cette affaire judiciaire puisque Topi Games s’est désistée de son appel quelques jours avant l’audience (https://www.doctrine.fr/d/CA/Lyon/2021/C16A15B618C2F4A997430) . C’est désormais terminé : la solution retenue par le Tribunal Judiciaire de Lyon est donc définitive nous concernant. Notre honneur, et surtout celui du membre de notre rédaction ciblé par cette action en justice, est enfin lavé. Le sérieux et la qualité de notre travail, déjà reconnu par notre communauté, a été consacrée sur le terrain judiciaire. La liberté d’expression est préservée, et il est fondamental qu’elle le reste. Nous saluons le retour de la société Topi Games dans une démarche plus constructive. Nous exprimons notre gratitude envers notre avocat, Maître Olivier Perrier, dont le soutien dans cette épreuve nous a été décisif pour ramener à la raison la partie plaignante. Nous exprimons également notre profonde reconnaissance envers notre hébergeur, la société française O2Switch, qui a fait primer le respect de l’état de droit sur ses propres intérêts commerciaux. Nous remercions enfin du fond du cœur nos lecteurs et plus généralement les membres de la communauté des joueurs, y compris de sites concurrents du nôtre, qui dès le premier jour ont été d’un soutien sans faille : sachez que vos nombreux messages et témoignages d’empathie nous ont été précieux pour traverser cette épreuve. Cela, toutefois, ne doit pas cacher un certain mal qui ronge l’industrie actuelle du jeu de société qui doit notamment mûrir sur bien des aspects. Mais ceci, chères et chers lectrices et lecteurs, nous vous en reparlerons très prochainement sur Try aGame!

Retrouvez l’article Try aGame! sort définitivement gagnant de son procès contre Topi Games sur Try aGame .